37 secondes, la durée de l’acte qui change des vies
Dans la minisérie allemande « 37 secondes », diffusée en premier lieu sur la plateforme en ligne de l’ARD, une scène de tribunal met en lumière l’impact d’une accusation de viol. On demande à une femme, la plaignante, de préciser combien de temps a duré l’acte sexuel non consenti. Sa réponse est imprécise: peut-être 37 secondes, peut-être 66… Quelle que soit la durée, cet instant aura été suffisant pour bouleverser à jamais les vies de plusieurs personnes.
Réalisme et déconstruction des apparences
La série, loin des ambiances romantiques habituellement véhiculées par l’ARD, propose une plongée réaliste et poignante dans deux univers sociaux distincts de Munich. Ces deux mondes, en apparence sains, montrent progressivement leurs fissures jusqu’à finalement voler en éclats. La tension monte jusqu’à ce que les secrets soient révélés, détruisant les vies de tous ceux qui sont impliqués.
La narration est maîtrisée par les scénaristes Julia Penner et David Sandreuter, et par la réalisatrice Bettina Oberli. Ils parviennent ainsi à dresser un portrait sans concession des sociétés contemporaines, dénotant par une approche crue et sans fard des réalités sombres.
Jens Albinus, acteur principal au talent affirmé
La série démarre avec une vue rapprochée sur le postérieur nu de Jens Albinus. Ce choix audacieux annonce d’emblée le ton de la série. Albinus, acteur danois connu pour ses rôles dans « L’Aigle – La trace du crime » et de nombreux films de Lars von Trier, interprète le personnage de Carsten Andersen, un chanteur de rock établi à Munich depuis plusieurs années.
Malgré ses succès, Carsten est un homme avec ses démons et ses secrets, que l’accusation de viol va violemment exposer. Fidèle à ses habitudes, Albinus livre une performance intense, usant de son charisme naturel pour capter l’attention des spectateurs tout en leur révélant les facettes plus sombres de son personnage.